- Pour le régime communiste, les livres sont
uniquement des vecteurs de la propagande, de la diffusion des idées politiques :
cf petit Livre Rouge et écrits des
dirigeants communistes ;
- Un livre peut aussi servir à apporter des
connaissances, une culture générale : par ex découverte de la culture
russe et française à travers la liste des romans du Binoclard ;
- Un roman est avant tout « une histoire bien
ficelée, avec des idées brillantes, quelques fois amusantes, ou à vous couper
le souffle » : la principale fonction assignée aux romans est
l’évasion du quotidien et la distraction, comme d’ailleurs les films racontés. Ursule Mirouet montre aux garçons la
société française. Cf aussi l’intérêt du vieux tailleur pour les aventures d’Edmond
Dantès, le comte de Monte Cristo ;
- Mais un livre peut apporter des idées nouvelles
ainsi Jean-Christophe de Romain
Rolland apprend-il au héros « la splendeur et l’ampleur de
l’individualisme » alors que la société chinoise est pensée en termes de
collectivité. Le maoïsme voulait forger une conscience nouvelle dans laquelle
il fallait oublier le moi pour se mettre au service de la collectivité, or le
narrateur découvre que l’individualisme est une bonne chose ;
- Education sentimentale : la lecture de Balzac
leur montre « la courtoisie et le respect dus aux femmes », ce qui
influe leur attitude avec la petite tailleuse. Les romans débrident
l’imagination, éveillent au désir amoureux : les garçons se calligraphient
mutuellement des dédicaces, inventent des caractères, recopient les textes, les
apprennent mais surtout sortent de leur virginité, apprennent tout de l’amour,
des femmes et du désir, les incitent à passer à l’action dans ce domaine, les
désinhibent ;
- Un livre peut transformer une personne :
éduquer la petite tailleuse, projet de Luo qui se réalise au-delà de l’attente
puisque la jeune fille va partir en ville ayant découvert que « la beauté
d’une femme n’a pas de prix » et qu’elle peut tenter sa chance en ville.
Elle aura déjà connu une transformation physique et découvert l’amour. Mais le
pouvoir émancipateur du livre est à double tranchant : ne va-t-elle pas
être amenée à se vendre au plus offrant et jouer de son charme ? La
princesse des montagnes ne va-t-elle pas déchoir au rôle de demi-mondaine, en
cherchant à imiter les héroïnes du XIXème siècle ? Sa
"libération" fait craindre une autre forme d’aliénation et la rupture
avec Luo peut être vue comme la perte d’une forme de pureté et de
bonheur !
- Les textes écrits sont aussi comme des
porte-bonheur, des dons : texte de Balzac copié sur la peau de mouton et
porté à même la peau, talisman pour avoir « bonheur et
intelligence », monnaie d’échange avec le médecin.
- Influence sur la mode du village : création de
vêtements d’après le roman de Dumas.
Source : www.weblettres.net